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Plus tard, je serai… : chirurgien digestif, comme Perrine

Œsophage, estomac, foie, côlon, intestins… rien n’échappe au scalpel de Perrine Senellart, 30 ans, chirurgienne à l’hôpital de La Source. Un métier passionnant qui demande des années d’études et de sacrifices. Propos recueillis par Sébastien Drouet

 

Rêviez-vous de ce métier quand vous étiez petite ?

Au départ, j’avais envie de travailler avec les enfants. L’intérêt pour la médecine est arrivé au collège et au lycée. À ce moment-là, je voulais me spécialiser en néonatalogie, les tout-petits ! C’est un stage pendant l’externat qui m’a orientée vers la chirurgie. Si j’ai des oncles et tantes dans le milieu médical, mes parents en revanche en sont très éloignés. Mais ils ont toujours été présents moralement, ils m’ont donné confiance en moi. La pression est très forte pendant les études : on parle toujours de l’examen de fin de première année, mais ça continue après…

Quelles études avez-vous suivies et quel est votre parcours professionnel ?

J’ai obtenu un bac S à Dreux en 2003. J’ai fait ma première année de médecine à Tours, en deux fois, comme beaucoup. À la fin de la première année, on choisit : médecine, dentaire, kiné ou sage-femme. J’ai choisi médecine et j’ai suivi des stages à l’hôpital de la 3e à la 6e année, à Tours (Trousseau, Clocheville et Bretonneau). En 4e année, au cours d’un stage en chirurgie digestive, j’ai eu un déclic. Les collègues étaient super, et j’ai trouvé ce métier intéressant, varié ; on est en consultation, au bloc opératoire, il y a la chirurgie programmée, la chirurgie d’urgence… Aucune journée ne ressemble à une autre. En fin de 6e année, j’ai passé le concours d’internat (national), comme 7 000 autres étudiants partout en France. C’est un examen de classement : on choisit sa spécialité et sa ville. J’ai alors choisi chirurgie à Tours. Là, on devient interne.
On travaille 60 à 80 heures
par semaine à l’hôpital. Tout cela nécessite des compromis et de nombreux sacrifices. À la fin de l’internat, on passe la thèse pour être docteur. Ce jour de 2016, devant ma famille, mes amis, a été l’un des plus beaux de ma vie.
Après la thèse, on doit trouver un post-internat. Ce que je fais actuellement, en tant qu’assistante : je me partage entre l’hôpital d’Orléans et le CHU de Tours.

Quelles sont les réalités du métier au quotidien ?

Le quotidien, c’est plus Urgences que Grey’s Anatomy ! L’investissement est énorme. Nous passons une très grande partie de notre vie à l’hôpital. Comme nous sommes très proches des collègues, ils deviennent nos amis, même en dehors du travail. On débriefe beaucoup entre nous, on en a besoin. Il y a des regards, des situations, dont je me souviendrai toute ma vie. C’est pour cela que c’est difficile. Nous avons un cœur !

J’aime ce métier : on apporte quelque chose aux gens avec des résultats souvent rapides. Ma plus belle satisfaction, c’est quand une personne, deux mois après une opération, me dit : « Merci, docteur. » Mais cela reste un milieu encore très masculin où il est difficile de faire sa place, et où j’ai l’impression de devoir prouver deux fois plus que mes collègues hommes.

Si c’était à refaire ?

Je resterais en médecine. J’aime aider de cette manière. Mais j’espère encore évoluer : je me destine à la chirurgie spécialisée en cancérologie. Le lien avec les patients et les oncologues m’intéresse. Cela se fera à la fin du post-internat, c’est-à-dire dans un an ou deux.

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