Pogs, hand spinner ou toupie Beyblade, à chaque année scolaire correspond un jeu phare qui fait le buzz auprès des enfants. Tous ces gadgets sont spécifiquement conçus par les fabricants pour être utilisés pendant les récréations. Zoé Pozini
Il y a vingt ans, les écoles connaissaient un véritable raz-de-marée de Tamagotchi. Écoulé à plus de quarante millions d’exemplaires dans le monde, ce petit animal virtuel qu’il fallait nourrir et soigner avait rendu tous les enfants accros ! Depuis, les parents ont vu passer les cartes Pokémon, le hand spinner et autre toupie Beyblade, se volant tour à tour la vedette au gré des modes. Comment expliquer leur succès ? La clé réside dans la conception et le marketing. Décryptage.
Petit mais tentant
C’est bien connu, la cour de récréation est un lieu privilégié pour faire et défaire les tendances en matière de joujoux. Il suffit qu’un groupe d’élèves achète le même gadget pour qu’en quelques jours, tout le monde exhibe le sien ! On estime ainsi que les jeux de préau représentent entre 5 et 6 % du marché global du jouet en France.
Autant dire que les fabricants font tout pour que leur produit devienne la star de la récré ! Et cela commence par sa taille. Il est essentiel que cet accessoire soit suffisamment petit pour tenir dans la poche des garnements, de façon à pouvoir être rangé directement avant de retourner en classe. L’astuce ne date pas d’hier ! Dans les années cinquante, l’entreprise Matchbox a fait un carton en proposant des voitures miniatures à même de rentrer dans une boîte d’allumettes. L’emballage des autos y faisait d’ailleurs référence.
Qui dit jeu de préau, dit également temps de partie limité. Dès lors, le joujou doit être très facile d’utilisation pour que l’enfant puisse se l’approprier rapidement. Élastique, scoubidou ou encore tac-tac (une paire de boules reliées par une cordelette) ont ainsi gagné le cœur des écoliers en leur temps.
Autre stratégie marketing : le prix. Pour qu’un maximum de petits consommateurs en herbe participent à l’engouement général, il faut qu’ils puissent s’offrir le nouveau gadget à la mode avec leur argent de poche ! Raison pour laquelle les jeux de préau ne dépassent pas une dizaine d’euros l’unité.
Pas trop vite oublié
Petit, simple d’utilisation et bon marché, le parfait joujou de récré doit aussi être déclinable à foison, pour ne pas lasser les joueurs trop vite. La solution ? Proposer des collections ! Les garçons en sont particulièrement friands, comme en attestent les cartes Panini, ces images représentant des photos de footballeurs qui sont collectionnées par plusieurs générations depuis plus d’un demi-siècle. Même succès avec les cartes Pokémon qui ont toujours autant la cote vingt ans après leur lancement et ce, grâce à des dizaines d’extensions sorties progressivement afin d’alimenter la collectionnite des aficionados !
Ces deux exemples restent néanmoins des exceptions dans l’univers du jeu de préau. Le plus souvent, une mode de récré dure en effet entre trois mois et un an, sachant que les fabricants lancent leurs nouveaux produits en septembre et en janvier. Mais rien n’empêche une ancienne star d’école de refaire surface des décennies plus tard. Après avoir remporté un joli succès dans les années deux mille, les toupies Beyblade ont ainsi été relancées en 2010. Plus fort encore, le Tamagotchi est réapparu l’an dernier, vingt ans après avoir rendu les enfants du monde entier complètement dingues !