Sensible à la condition féminine, Rudolph Pipet, banquier et créateur des célèbres Foulées orléanaises, a mis sur pied en parallèle les Foulées de Jeanne, dont les bénéfices sont reversés au Lieu d’Accueil et d’Écoute. Les femmes victimes de violences ne sont pas seules : d’autres personnes pensent à elles… Sébastien Drouet
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les participants des 5es Foulées d’Orléans n’ont pas encore battu le pavé de la Cité johannique. Et pour leur créateur, au moment où nous le rencontrons, c’est l’appréhension liée au souci de bien faire qui prévaut. Du stress donc, même si Rudolph Pipet n’en laisse rien paraître. Affable, souriant, distingué, l’homme qui, en temps normal, dirige le Pôle professionnel du Crédit agricole d’Orléans, a l’habitude de conjuguer le verbe « gérer », qu’il s’agisse de ses émotions ou des 13 conseillers qui interviennent sous sa direction auprès des artisans, commerçants, chefs d’entreprise.
Bien que n’ayant pas de rapport direct avec son métier, son statut d’organisateur des Foulées n’est pas totalement séparé de son activité salariée : « Cette course est née d’une envie de faire quelque chose pour la société, explique Rudolph Pipet. La banque où je travaille a répondu présent tout de suite. » « Faire quelque chose pour la société » ? Cela dépasse évidemment le simple contentement des coureurs, fort nombreux d’ailleurs à Orléans : depuis l’origine, l’intégralité du montant des inscriptions est reversée à des associations à but caritatif.
Or, Rudolph Pipet a eu envie d’aller plus loin, d’organiser une course dans la course. C’est ainsi qu’il a mis sur pied, avec son collègue Stéphane Daubert, Les Foulées de Jeanne, à l’intérieur des Foulées d’Orléans : une marche non chronométrée pour la cause des femmes, et dont le pactole est reversé au Lieu d’Accueil et d’Écoute (LAÉ) qu’Edith a présenté en novembre dernier, un endroit sur Orléans où les femmes victimes de violences sont accueillies et orientées. Rudolph Pipet a fait sienne leur cause, et celle des femmes en général : « Je vois et je lis trop de choses malheureuses, regrette ce papa d’une fillette de 11 ans. C’est un sujet majeur, en France aussi, pas seulement dans les pays lointains. Je pense aux violences, mais aussi au harcèlement, aux agressions verbales, à un ensemble de faits. Je n’y ai pas été confronté directement, mais je réagis en tant que citoyen, simplement. » Modeste, en plus…
Un peu de vacances, et puis…
Nous ne parlons pas travail, mais Foulées. L’édition 2017 terminée, les quatre personnes du comité d’organisation seront dans les starting-blocks dès septembre prochain pour préparer 2018. Avec toujours plus de participants attendus (250 en 2013, 2 000 l’an dernier, 3 000 espérés cette année)…
Sa devise
« Je préfère vivre en optimiste et me tromper, plutôt qu’être pessimiste et avoir toujours raison. » Une philosophie que Rudolph partage avec l’écrivain Milan Kundera.
Fan de sport
Le créateur des Foulées d’Orléans court-il ? Oui (mais pas ce jour-là, si ce n’est d’un stand à un autre !). « En spectateur, j’aime le rugby pour l’enthousiasme et l’engagement physique, le judo, pour l’avoir pratiqué et pour ses valeurs. Mon sportif préféré ? Martin Fourcade, pour sa régularité, la maîtrise de son sport (le biathlon) et ses manières. »
Bio express
22 avril 1970 : naissance au Mans
Août 2000 : entre au Crédit agricole
2013 : création des Foulées d’Orléans
Février 2014 : directeur du Pôle professionnel
2016 : création des Foulées de Jeanne