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Scolarisation des enfants “dys” : le combat des mères

Dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, dyspraxie, dysphasie… Ces troubles des apprentissages nécessitent dans certains cas un accompagnement spécifique dans la scolarité des enfants qui en souffrent. A Orléans, des mamans concernées s’insurgent contre la suppression de classes spécialisées.

 

Si lire, écrire, compter, mémoriser des leçons, des poésies ou terminer un exercice en respectant les consignes font partie du quotidien des enfants dès leur entrée à l’école, ces apprentissages s’avèrent parfois plus compliqués pour certains. Non pas parce que ces enfants sont moins intelligents que les autres, mais parce qu’ils souffrent de « troubles des apprentissages », ou « troubles dys », un ensemble de troubles cognitifs difficiles à repérer et définir. « Un handicap aveugle », comme le résume Estelle, la maman de Mathilde, 11 ans et demi, scolarisée en CLIS TSL à l’école élémentaire et spécialisée René-Guy Cadou de La Source. « CLIS pour Classe pour l’inclusion scolaire, TSL pour Troubles sévères du langage », explicite Cécile, la mère de Steeve, 12 ans, dans la même classe que Mathilde, l’équivalent d’un CM2 dans un cycle classique. Car une fois les enfants diagnostiqués « dys », ils ont dans la plupart des cas besoin d’aménagements individualisés dans leur scolarité (et leur vie sociale), puisqu’ils sont contraints d’adopter une façon particulière d’apprendre et doivent trouver des stratégies pour contourner les diffi cultés auxquelles ils se trouvent confrontés.

 

Une école de patience

Quand lacer ses chaussures, lire un texte, se repérer dans l’établissement, se concentrer ou se faire comprendre demande beaucoup d’efforts… « Imaginez que leur cerveau soit Windows, argue Corine, la maman de Nolan, 7 ans. Dans ce cas, il y a des connexions qui ne se font pas, et il faut qu’on leur permette de faire les branchements. Ce sont des enfants plus lents, plus fatigables, il faut sans cesse répéter, prendre plus de temps… ». C’est pour cela qu’ils ont besoin d’une scolarité adaptée, comme cela est proposé à l’école Cadou, où une trentaine de jeunes sont ainsi suivis, encadrés par des AVS (auxiliaires de vie scolaire) et des enseignants spécialisés. Mais aujourd’hui, alors que Mathilde et Steeve auraient dû intégrer à la rentrée une ULIS (Unité localisée pour l’inclusion scolaire) TSL, l’équivalent d’une sixième spécialisée, leurs mamans viennent d’apprendre que des classes allaient être supprimées, et leurs « enfants sacrifiés ».

 

Lutte des classes

« On nous a laissé le choix ! Soit un maintien en CLIS, soit un maintien en CM2 “classique” sans AVS ni professeur formé pour cela, alors que nos enfants ne sont pas adaptés au système scolaire sans aide permanente, soit une entrée en 6e “classique” impensable, soit la possibilité d’intégrer une CLIS TFC, pour troubles des fonctions cognitives. Soit enfin avec des jeunes qui souffrent de déficiences intellectuelles, des autistes… Ce qui n’a rien à voir avec les handicaps dont souffrent nos enfants ! » Vent debout contre la situation, ces mamans d’enfants « dys » se sont regroupées en collectif pour dénoncer ce qu’elles appellent « une aberration » et multiplient les courriers et demandes de rendez-vous à tous les échelons. Pour que leurs enfants puissent poursuivre leur scolarité dans des conditions dignes.

 

Comprendre

Les fonctions cognitives représentent tous les processus mentaux par lesquels l’être humain acquiert l’information, la traite, la manipule, la communique, et s’en sert pour produire des actions. Les troubles cognitifs englobent tous les dysfonctionnements des fonctions cognitives. Ils peuvent être globaux (déficience intellectuelle) ou spécifiques à une fonction cognitive particulière comme le langage, l’attention, le geste ou le calcul. Les troubles spécifiques du langage et des apprentissages sont des troubles cognitifs spécifiques, affectant le développement de l’enfant. Il s’agit donc de dysfonctionnements isolés d’une fonction cognitive, sans déficience intellectuelle globale.

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