Comédienne, metteure en scène, musicienne, Séverine Chavrier a pris la direction du Centre dramatique national d’Orléans le 1er janvier dernier. Pour nous, elle a bien voulu se prêter au jeu du portrait chinois. Propos recueillis par Sébastien Drouet
Si vous étiez… une pièce de théâtre ?
N’importe quelle pièce de Marivaux. Ou La maladie de la mort, de Duras. Ou Richard II (Shakespeare).
Un(e) auteur(e) ?
Thomas Bernhardt, même si c’est un peu prétentieux de dire ça.
Un héros ? Une héroïne ?
Charlotte Rittenmeyer, l’héroïne des Palmiers sauvages (William Faulkner), une pièce que j’ai montée.
Une ville ?
Naples. Il y a une sorte de folie, de chaos ambiant intéressant. Lisbonne aussi, pour la douceur.
Un lieu ou un quartier d’Orléans ?
J’aime la lumière dans la cathédrale. J’apprécie aussi le quartier Saint-Euverte, près du théâtre, avec l’église, ou les bords de Loire. Je ne connaissais pas du tout Orléans avant le 1er janvier…
Un monument ?
Lascaux. C’est quelque chose d’incroyable. Beaubourg aussi.
Un gros mot ?
Une insulte mexicaine : « A la Chingada ! » (« Va au diable ! »)
Un rêve ?
Je n’en ai jamais eu ! Surtout dans ce métier, qui est un métier d’artisanat. Zéro fantasme. Que du travail et de l’humain. Donc de l’incertain, du doute, de la quête. Mais sûrement pas du rêve.
Un cauchemar ?
Un avion qui tombe. Je fais souvent ce rêve-là…
Une œuvre d’art ?
Les Kreisleriana, de Schumann.
Un instrument de musique ?
Pas le piano. Tout le monde rêve d’être un violoncelle, un instrument qui vibre. Tous les pianistes rêvent d’être violoncellistes.
Une chanson ?
N’importe laquelle de Barbara. Ses chansons ont accompagné toute ma vie. C’est un dictionnaire des relations amoureuses.
Un moment de la journée ?
La nuit ! Je suis quelqu’un de la nuit, pas du matin. C’est poétique, les gens sont différents.
Un métier (autre que le vôtre) ?
J’aurais pu travailler dans l’architecture, ou dans la philosophie.
Une qualité que vous admirez chez les autres ?
La tolérance.