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Stéphane Cordier : Des chiffres et des êtres

Stephane Cordier Edith

Quand il n’enseigne pas à l’université d’Orléans, Stéphane Cordier cogite avec des neuroscientifiques, hydrologues ou astrophysiciens. Par ailleurs, il se démultiplie pour que les maths soient plus amusantes, plus séduisantes. Avec lui, elles deviennent une science humaine… Sébastien Drouet

Inutile de lui dire à quel point les maths vous ont traumatisé durant votre enfance, Stéphane Cordier est parfaitement conscient du malaise qu’ont pu rencontrer des générations d’élèves en butte aux équations et aux théorèmes. Lui, fils, petit-fils et frère d’instits, n’en a pas souffert : « J’étais doué à l’école en général, j’aimais les maths, mais je préférais cependant la physique. J’ai fait des maths au cours de mes études, pas forcément par choix mais parce qu’on m’orientait vers ce domaine. Les profs m’ont dit que si je voulais comprendre la physique de haut niveau, il fallait que je continue les maths pour acquérir un certain bagage. » Des connaissances qui lui ont ouvert les portes de l’enseignement à l’Université d’Orléans, dans le domaine des maths appliquées. Sous-entendu ; appliquées à différents secteurs. Comme en témoigne le sujet de sa thèse : les aurores boréales et la magnétosphère terrestre. L’astrophysique traduite en langage mathématique. « Plein de phénomènes peuvent être compris, traduits, par le formalisme mathématique. J’ai travaillé en collaboration avec des experts en semi-conducteurs, matériaux granulaires, économie, neurosciences, hydrologie et risques d’inondation, cosmétique.. » Car tout est mathématique ! Et va le devenir encore plus : l’intelligence artificielle, dont il est tant question, va nécessiter dans les prochaines années des compétences de plus en plus affûtées, une collaboration mathématiciens/informaticiens de plus en plus affirmée. Une obligation si l’on veut rester dans les wagons de tête de l’économie mondiale. Bonne nouvelle, la France, avec 4 000 mathématiciens (une cinquantaine à Orléans), est bien pourvue en la matière et bénéficie d’une certaine aura (qui limite la fuite des cerveaux). « Il n’y a pas suffisamment d’étudiants ou d’étudiantes qui choisissent cette voie au regard des besoins exprimés par les entreprises, souligne Stéphane. Même si c’est en train de changer : on a failli ouvrir un troisième amphi cette année. Mais il faudrait plus d’étudiants, c’est un univers très intéressant, super créatif. » Et qui pèse, à lui seul, 15 % du PIB national et 9 % des emplois. Jeunes gens, à vos calculatrices !

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Bio express

  • 23 juin 1970 : naissance à Harfleur (76)
  • 1994 : doctorat à l’École polytechnique et l’ENS Paris Saclay / Depuis 2000 : professeur de maths appliquées à l’Université d’Orléans / 2014-2017 : directeur de l’agence maths-entreprises AMIES / Depuis 2017 : coordinateur de l’Institut / Convergence Orléans Numérique (ICON)
  • 1er décembre 2018 : conférence TeDx Orléans

 

Un homme à casquettes

Parmi les nombreuses responsabilités qu’il exerce ou a exercées, Stéphane Cordier a dirigé l’agence nationale Maths-Entreprises, dont l’objectif est de mettre en relation des petites entreprises avec les laboratoires de maths. Speaker lors du dernier TeDx d’Orléans, il est aussi chargé de mission Orléans Grand Campus (vitrine de la recherche orléanaise) et cofondateur du centre Galois, « une sorte de colonie de vacances de maths et d’activités ludiques, destinée aux bons élèves de seconde, motivés par les maths, issus de milieux autres que scientifiques ». C’est en juin, c’est gratuit, c’est à Orléans, et les inscriptions pour les sélections ont lieu en ce moment !
http://www.orleans-grandcampus.fr/
http://centre-galois.fr/

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