Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

STONE, SON MONDE EST STONE

SON ÉLÉMENT, C’EST LA PIERRE, QU’ELLE DÉCOUPE, TAILLE, FAÇONNE POUR LA TRANSFORMER EN VISAGE, EN SILHOUETTE, EN ANIMAL COMME CET ÉLÉPHANT QUI A PLUS SA PLACE ICI QUE DANS UN MAGASIN DE PORCELAINE. ICI ? C’EST L’ATELIER DE FRÉDÉRIQUE DE MEESTER. ET CHACUN Y EST BIENVENU…

Dans son atelier de la rue du Petit Soleil, l’artiste est à l’œuvre. Ou aux œuvres plutôt. Quand la créativité et l’énergie se conjuguent, elles donnent naissance à plusieurs projets qui avancent en même temps. C’est le cas chez Frédérique de Meester, à son aise dans ce lieu longtemps utilisé par le sculpteur Vincent Guderzo, où, depuis deux ans, elle a posé ses outils, ses marbres, ses cailloux bruts. Un métier, la sculpture, embrassé à l’orée des années 2000, et qui aurait pu valoir à notre interlocutrice de figurer dans la rubrique « J’ai changé de vie ». « C’est une reconversion, entreprise à 33 ans, raconte Frédérique. À la base, j’ai une formation de masseuse, et j’ai travaillé pendant dix ans dans le paramédical à Paris avant de passer du corps à l’esprit en devenant psychothérapeute. C’est pendant cette formation que j’ai rencontré Catherine Huré. » Une sculptrice qui l’invite dans son local. Là, c’est le flash : sortir quelque chose de la pierre, du marbre, séduit immédiatement Frédérique : « J’ai pris des cours pendant un an. Au bout de cette période, je suis allée chercher du marbre en Toscane, et j’ai réalisé ma première sculpture toute seule. Catherine m’a dit que je pouvais avoir mon atelier. Je me suis lancée, mais ça m’a pris deux ans avant d’en faire à plein temps. »

LIGNES ET COURBES

Ce qui étonne le visiteur, que tout un chacun peut être puisque l’atelier est ouvert aux curieux, c’est la variété des sculptures, tant dans les thèmes que dans les matières, les couleurs, les formes. « Je n’ai pas de famille, mais dans la sculpture, je m’en suis créé de nombreuses, très différentes. » Sa technique ? Le feeling. Sérieusement outillée, que ce soit pour dégrossir les blocs, pour polir le marbre ou pour ciseler finement l’œuvre en voie d’achèvement, Frédérique, au départ, fonctionne en effet à l’instinct. Pas de modèle, « j’attaque en direct », les matériaux déjà évoqués, mais aussi l’acier, le ciment, le plâtre – et dans ce cas, elle ajoute de la matière au lieu d’en enlever. « J’aime beaucoup les arêtes, les ronds, j’aime travailler en lignes droites et en courbes. » C’est justement après de sérieuses courbes qu’elle est arrivée à Tours, il y a deux ans, par hasard. Un bel endroit pour vivre, et pour exposer sûrement. Du 17 au 19 juin, c’est Atemporel, 2 ter rue de Luce (face à l’Olympia), qui accueillera ses marbres. D’autres choses sont en cours, certaines trop tôt pour être dévoilées, mais on sait qu’à l’automne, elle exposera sur le thème de la violence conjugale avec Femmes 3000, dont elle fait partie. Un programme qui se remplit sérieusement, donc, surtout si l’on ajoute les stages d’initiation que l’artiste propose : « C’est bien pour les ados. Au bout de cinq jours, ils sortent une pièce à partir du tuffeau, une pierre tendre plus facile à sculpter. » Avec, pour les stagiaires comme pour elle, un maître-mot : le plaisir. « C’est pour ça que je varie, pour rester dans le plaisir. Car c’est un métier physique, où on est dans le froid, la poussière. » Le résultat en vaut la peine !

16, rue du Petit Soleil, à Tours – 07 81 72 16 42 – www.artsculpture.fr – et sur Facebook

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