En 2006, 1 200 000 enfants de moins de 18 ans vivaient dans une famille recomposée selon une étude de l’Insee. Un chiffre toujours en hausse avec les années. Quand on se sépare pour commencer une nouvelle vie avec quelqu’un d’autre, la reconstruction est souvent longue et complexe pour chacun des membres
de la famille. Témoignage d’une famille recomposée.
Il n’est jamais évident de faire face aux bouleversements. D’autant plus quand c’est une cellule familiale qui éclate et que de cette « désunion » naissent d’autres relations, d’autres familles. Parents et enfants doivent apprendre différemment, avec de nouvelles personnes, de nouvelles règles. « Ce n’est pas une seule et même famille. C’est autre chose. » explique Jérémy. Agé de 23 ans aujourd’hui, ses parents se sont séparés alors qu’il n’était encore qu’un jeune garçon. Son père s’est alors remarié il y a une dizaine d’années avec Armel. Ensemble, ils ont eu deux filles. Deux véritables sœurs pour Jérémy. « Ce sont mes frangines et c’est tout. J’ai eu un temps d’adaptation au début mais tout ça a évolué en positif. Nous n’avons pas la même maman, mais je ne fais pas de distinction. Pour moi, c’est pareil. » Une relation entre frère et sœurs espérée par Armel, 38 ans : « Il joue parfaitement son rôle de grand frère aussi parce qu’on l’a toujours considéré comme tel. Nous n’avons d’ailleurs jamais utilisé le terme de « demi-frère ».
L’éducation en ligne de mire
Cependant, tout n’a pas toujours été simple. Armel reconnaît qu’au moment de son arrivée dans la famille, Jérémy entrait dans l’adolescence. « Deux caractères bien affirmés et pas toujours les mêmes idées sur l’avenir. Alors que j’étais une belle-mère axée sur ses principes et inquiète, il était un jeune, un peu marginal, pas très anxieux. » Et puis les choses ont évolué. « Je n’ai jamais joué le rôle de mère. Jérémy fait partie de ma famille, il est le frère de mes filles. Mais il a une maman et un papa. Au départ, j’ai tenté d’imposer mes principes d’éducation mais cela n’a pas été un succès. » Armel a ainsi appris à s’effacer, à ne pas avoir d’autorité, à considérer son beau-fils comme une personne à part entière. Aujourd’hui, elle préfère laisser gérer son mari, le père de Jérémy. « Je peux donner mon avis mais je n’imposerai pas mes idées. Il ne s’agit pas d’une démission, mais plus du respect de leur histoire. »
Respect pour tous
Du respect pour le passé de chaque membre de la famille, serait donc le secret pour un bon déroulement des choses. Y compris pour la mère de Jérémy. Avec très peu de contact entre les deux femmes, Armel avoue n’être ni rivale ni proche de la première compagne de son mari. « Pour lui, ce sont deux histoires différentes avec leur passé et leur avenir. À respecter. » Et Jérémy ne semble pas avoir profité de cette bivalence. Le jeune homme reconnaît en effet que tout se passe « naturellement ».
Pour lui, une famille n’a donc pas forcément besoin d’être construite et travaillée ; « l’impératif est d’essayer de relativiser et de laisser les choses se faire. » En revanche, pour sa belle-mère, les ingrédients à une bonne entente sont la tolérance, la patience et une bonne dose de dialogue. « Il faut à mon sens essayer de comprendre et de respecter le passé de chacun. Ce n’est pas une raison pour tout laisser passer mais il est nécessaire d’accepter les changements, de s’apprivoiser en instaurant des moments d’échange. »
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