C’est le mois des premiers frimas, celui de l’heure d’hiver, de la nuit qui tombe trop tôt, du gris du ciel, des arbres nus, des chrysanthèmes, et du vent qui se glisse un peu partout et nous fait frissonner… On manque cruellement de lumière, c’est le début de l’hiver, la saison que l’on redoute, même si elle est prétexte à ressortir les manteaux tant aimés que l’on avait oubliés. On a follement envie d’être réconfortée, cajolée, alors on s’emmitoufle dans de gros pulls moelleux et douillets, à défaut de bras généreux. On se console avec des tasses de chocolat chaud, on se réchauffe le cœur avec trois fois rien, pourvu qu’il y ait un peu de chaleur humaine.
Quand la saison devient aride, que les terrasses sont peu à peu désertées, que les rires et les musiques de l’été nous ont quittées depuis bien longtemps, on a besoin d’un peu plus de proximité et d’amitié. On goûte avec délice à la bienveillance, on reconnaît vite ceux qui ne s’arrêtent pas à l’heure d’hier, mais continuent malgré la nuit tombée à nous donner des rendez-vous improvisés, à partager quelques moments
de vie moins faciles. « Se faire aimer,
c’est ramasser des trésors de bonheur
pour l’hiver*. »
On sourit aux rares rayons de soleil que veut bien nous offrir l’hiver. Dans quelques mois, les carnavals mettront des couleurs sur les jours froids. En attendant, novembre fait parfois de nous de vraies marmottes, seules à attendre le printemps, sans conteste la saison du renouveau, de l’épanouissement. Alors, si nous faisions de novembre un mois tendre ?
*Citation de Doz