Date de sortie : le 27 décembre
en bref
De : Rama Burshtein
Rama Burshtein est née à New York en 1967 et a grandi en Israël : elle possède donc la double nationalité. En 1994, elle est sortie diplômée de la « Sam Spiegel Film and Television School », située à Jérusalem. Trois mois après son diplôme, et alors qu’elle est née au sein d’une famille juive laïque, cette inconditionnelle de Quentin Tarantino, décide de rejoindre l’ultra-orthodoxie juive. Après son mariage, elle s’engage à promouvoir le cinéma comme outil d’expression personnelle dans la communauté orthodoxe, enseignant dans différentes écoles de cinéma et d’audiovisuel
Avec : Noa Koler-Amos Tamam et Oz Zehavi
Le pitch
À 32 ans, Michal est enfin heureuse : tout est prêt pour qu’elle s’unisse à l’homme de sa vie. Un mois avant le jour J, quand il lui avoue qu’il ne l’aime pas, Michal est au bord de la crise de nerfs. Bien décidée à abandonner son statut de célibataire qui lui colle à la peau, Michal continue ses préparatifs comme si de rien n’était. Elle le sait : elle se mariera le huitième soir de Hanouka. Elle a la robe, le traiteur, le lieu de la fête… après tout, il lui reste 30 jours pour trouver un mari !
3 questions à Rama Burshtein
Quelle est la génèse du film ? Est-il inspiré de votre histoire personnelle ?
Aujourd’hui, il me semble que ce dont nous manquons vraiment, c’est d’espoir. C’est comme si le désespoir nous attrapait chaque matin. Même lorsque nous sommes aimés, il peut nous arriver de nous sentir désespérés. Et ce balancier entre l’espoir et le désespoir, nous devons réellement nous y habituer car c’est devenu notre quotidien. C’est ce que j’ai voulu dire : trouver l’espoir quand il semble qu’il n’y en a plus aucun. Quand le film démarre, le mariage de Michal est annulé car son prétendant lui avoue ne pas l’aimer.
Pour vous l’amour est-il toujours le socle d’un couple ?
Bien sûr que l’amour doit être là. Pas forcément le coup de foudre immédiat, parce que dans ma religion et la vie que je mène, nous considérons que l’amour vient avec l’implication et l’engagement. Je ne crois pas qu’un couple doive être fusionnel. Nous avons besoin de ressentir que l’homme que nous rencontrons peut être le père de nos enfants mais aussi de pressentir tout ce que l’on pourra accomplir avec lui. Sans cela, il ne peut y avoir de mariage. Vous devez être intuitif, mais évidemment quand vous allez à un rendez-vous, cette intuition ne répond pas nécessairement à « quel père sera-t-il ? », alors vous pensez à des questions comme « apprécie-t-il mon apparence ? », « est-ce que j’aime son odeur ? ». La difficulté est de ne pas se baser sur ce que l’on voit mais sur ce que l’on échange. Dès le départ, ce n’est pas simplement savoir si nous pouvons nous entendre mais bel et bien savoir si nous pouvons le faire « pour toujours ». Il est question d’engagement, de quelque chose de profondément ancré en nous. Donc l’attirance est importante mais il y a aussi d’autres paramètres qui rentrent en ligne de compte.
Le film contient une certaine sensualité, de par la fougue du personnage de Michal, qui n’est pas seulement mue par la foi. Est-ce une question que vous souhaitiez aborder ?
Je pense que les questions sur la sexualité dominent le monde. Tout est relié à ça inévitablement. Mais alors que l’on parle beaucoup de satisfaction, j’essaie de parler de passion. Ce sont deux domaines bien distincts. Parce que la passion ne demeure que pour ce l’on ne possède pas. Quand les choses sont acquises, l’empressement que vous mettiez à les obtenir s’évanouit. Je parle beaucoup de passion car je suis persuadée que c’est le véritable carburant de l’humanité.