Line-Camille ne sort jamais sans Sue, agrippée à son épaule. Haut en couleur, ultra glamour et un brin rock’n’roll.
Elle est la première création maroquinerie de Line-Camille, son premier sac à main. Depuis 2006, entre Paris et Orléans, la styliste imagine des collections qu’elle conjugue au féminin comme au masculin, pourvu qu’elles soient taillées dans de belles matières. Sélectionnées avec soin. Avec des finitions haut de gamme et des coutures sellier dans des cuirs pleine fleur. Réalisées dans un petit atelier de la région, qui opère également pour des grands noms de la mode, ses créations s’exposent ensuite sur la Toile. « Je ne suis pas une businesswoman, confie Line, un rien désinvolte. La distribution n’est pas ma partie, alors mon site Internet est un bon moyen de travailler quasi à la commande, et de ne pas avoir de gros stocks. » Mais ne nous méprenons pas, cette créatrice avertie n’est pas une apparatchik de la mode. Loin de là. Après avoir fait ses armes dans une grande école de stylisme parisienne puis dans des maisons prestigieuses telles que Kenzo, Lolita Lempicka ou Paco Rabanne, la brunette franco-cambodgienne a été propulsée, au gré de rencontres fructueuses – et d’une bonne dose de talent –, dans un monde de paillettes et de strass : le show-biz américain.
La styliste monte sur scène
Elle a ainsi fait ses premiers pas dans le monde impitoyable de la mode en tant que styliste des frères Jackson, alors en grande tournée musicale aux États-Unis. Belle carte de visite pour la jeune créatrice ! Les vêtements de scène sont alors sa marque de fabrique. D’autres artistes, comme Barry White, entendent parler de la petite « frenchy » et s’offrent ses services. Vivre à deux cents à l’heure dans le monde du spectacle est grisant. Épuisant aussi. Alors un jour, il faut rentrer. De retour sur le sol français, le parcours de Line-Camille s’affirme progressivement dans le domaine de la décoration d’intérieur à travers des créations sur mesure de linge de maison pour le compte d’hôtels ou de grandes marques. Très vite, développer sa propre marque, qui n’était jusque-là qu’une envie, devient une nécessité. Ce seront des sacs à main. Au graphisme reconnaissable. « J’aime les constructions géométriques, j’ai d’ailleurs commencé avec le drapeau du Royaume-Uni que l’on retrouve sur le sac Sue. Chaque croix, chaque ligne a une histoire. » Alors qu’elle fignole ses prototypes pour la rentrée dans son appartement orléanais, Line-Camille explore de nouvelles couleurs et de nouvelles matières pour enrichir ses collections et proposer des modèles « sophistiqués mais abordables ». Sa source d’inspiration ? L’art. Les peintures religieuses et les grands maîtres, à l’image de la reproduction qui trône au-dessus de son bureau : La Jeune Fille à la perle, de Vermeer. Autour, des monticules de livres, de chutes de cuir, de petits bouts de tissu et de sacs en devenir… Prochain défi ? Ranger tout ce bazar, « qui ressemble plutôt à un atelier clandestin pour le moment ! », pour y recevoir, en showroom, des clientes à domicile. Avis aux amatrices !
Les vêtements de scène sont alors sa marque de fabrique.
www.linecamille.com