Cruciales dans la vie d’une famille recomposée, les vacances obligent à une proximité et à une intimité qui, dans le cas d’une première, peuvent s’avérer conflictuelles. Comment trouver le bon tempo ?
Jusqu’à présent, les parents séparés avaient passé leurs congés avec leur progéniture, dans la douce normalité d’une cellule monoparentale (presque) lisse et sans anicroche. Un terrain connu, pas forcément idéal, mais balisé. Introduire un nouveau partenaire est déjà en soi une épreuve déstabilisante, mais si celui-ci vient avec sa propre descendance, les problèmes peuvent s’en trouver (dé)multipliés.
L’intrus(e)
Une famille recomposée, ça fonctionne toujours bien… dans les fictions télé, où tout n’est que joie, embrassades et fins heureuses ! La réalité impose des rapports différents. Par exemple, mieux vaut se mettre en tête que, même si vous affectionnez par avance les enfants de votre conjoint, la réciproque ne va pas de soi. Pour eux, vous êtes un(e) intrus(e). Et ce n’est pas parce que vous êtes aimé(e) de leur père ou de leur mère, qu’eux vont vous apprécier aussitôt. Ce genre de sentiment exige du temps.
Se connaître
Qui dit vacances, dit temps libre. Et qui dit temps libre, dit découvertes. Profitez de ces moments passés ensemble pour aller à la rencontre des enfants de votre conjoint. En relâchant le rythme et en vous plaçant dans un autre lieu, les vacances permettent une autre approche, plus souple, moins formelle. De fait, s’il s’agit pour vous d’une première, profitez-en pour mieux vous connaître sans jouer la séduction. Et restez vous-même, n’essayez pas d’être la belle-mère ou le beau père « idéal(e) ». De toute façon, ils n’existent pas !
Indifférence, rejet
En dépit de vos intentions pacifistes et de votre bonne volonté manifeste, rien n’indique que le contact se passe bien ? Par réaction, l’indifférence polie peut écraser la communion tant espérée, le rejet immédiat restant à envisager. Dans ce cas, la règle stipule de ne pas le prendre pour soi. À moins que votre comportement soit particulièrement outrancier, désinvolte ou provocateur, vous n’y êtes au fond pour rien. Mieux vaut le savoir avant de sombrer dans la déprime. Autant d’ailleurs se recentrer sur l’essentiel.
Trouver sa place
Se recentrer, c’est se borner à son rôle. Si vous avez des enfants, c’est rester un parent prévenant, rassurant et honnête. Pas question de changer de comportement parce que les données se sont modifiées. Avec votre conjoint, tentez également de demeurer nature. Bien entendu, la proximité des plus jeunes impose d’autres rapports. Si ceux-ci évoluent bien obligatoirement, ils ne doivent cependant pas être chamboulés. Rester soi et respecter son couple est l’une des bases de l’acceptation. Communiquez avec votre partenaire, rassurez-le et faites-lui comprendre, au besoin, qu’il aurait tout intérêt à se comporter de la sorte.
Cris et chuchotements
Ils sont inévitables. En réunissant un couple et des enfants qui n’ont aucun lien entre eux hormis l’amour qui lie leurs parents, les risques de conflits, de cris et de heurts sont plus que probables. Et quand cela se produit, les vacances peuvent tourner au cauchemar. Pour qu’elles ne virent pas au règlement de compte permanent, il va une fois encore falloir prendre sur soi, ne pas céder à l’énervement tout en restant ferme, demeurer compréhensif sans tomber dans le laxisme et, surtout, ne jamais se placer au centre des disputes ni tenter de les régler seul(e). Un équilibre loin d’être évident à tenir, mais c’est ça ou l’explosion aux conséquences multiples.
Ensemble, c’est tout
Bref, la patience est une qualité requise pour des vacances sereines en famille recomposée. La tendresse aussi. Vivre à plusieurs demande paradoxalement souvent de s’isoler, chacun avec ses enfants de son côté… pour mieux se retrouver, accepter d’être seul quand l’autre n’est pas disponible, profiter de ces moments pour se ressourcer et comprendre que, au risque de brûler les étapes, il faut parfois faire des choses de son côté pour mieux avancer ensemble.