À l’occasion du 150e anniversaire de la première course cycliste de fond Paris-Rouen, Anne, son mari et une vingtaine d’amateurs et collectionneurs de cycles anciens vont relever un défi sportif et vintage : parcourir 175 km en vélocipède. Rencontre avec la seule femme dans la course.
Si elle n’a appris à faire du vélo qu’à l’âge de 8 ans, Anne a toujours privilégié ce moyen de transport, déjà quand elle était étudiante pour se rendre à la faculté d’Orléans La Source. Le vélo, est devenu une passion de couple que partagent Anne et son mari, c’est comme cela qu’ils ont rejoint l’Union Vélocipédique Belle Époque de la chaussée Saint-Victor (41), une association pour amateurs de vélos vintages, qui propose des balades et des rallyes. Régulièrement, Anne et son mari revêtent des tenues Belle Époque avant d’enfourcher leurs bicyclettes. « Cela fait trois ans que je participe à des balades avec des vélos anciens, j’utilise généralement des bicyclettes dames de fabrication française, avec des cadres en col de cygne. Parfois un Helyett fabriqué à Sully-sur-Loire avec freinage en contre-pédalage. Ou encore avec mon mari un splendide tandem des années 50. » Aujourd’hui, Anne s’entraîne sur un vélocipède de collection qui lui a été prêté par son ami Alain Cuvier, le propriétaire du musée de la Ferté-Imbault.
C’était mieux avant ?
Le groupe d’amoureux de vélocipèdes qui a décidé de se lancer ce défi un peu fou diront certains, ne pense pas que les vélos de 1869 étaient plus confortables ou plus performants, ils sont convaincus du contraire. En effet, le matériel d’époque n’est ni ergonomique, ni technique : « Pour des raisons pratiques et de sécurité, la course se fera cette fois en 3 étapes d’une soixantaine de kilomètres » précise Anne, un total de 175 km à parcourir sur trois jours. Le 9 novembre prochain, un groupe d’amateurs de la petite reine, dont fait partie Gérard Holtz, partira de la place de l’Étoile pour rejoindre Rouen. Un hommage à cette première course cycliste de fond qui fête ses 150 ans en novembre, mais aussi un véritable défi sportif, l’événement est placé sous le haut patronage du ministère des Sports « Pédaler sur un vélocipède n’est pas chose aisée, les machines (cadre en fer forgé et roues de charrettes) pèsent environ 25 kg, et les pédales sont fixées sur la roue avant, il n’y a pas de roue libre. Ce qui, mathématiquement, nous donne une estimation de 60 000 tours de pédales en 3 jours. Physiquement, cela fait travailler les lombaires, le haut des épaules, les abdos et l’extérieur des cuisses. Bien plus efficace que la salle de gym ! » souligne Anne.
À l’origine pour cette première course, il y avait quatre femmes sur cent-vingt concurrents, après deux abandons, seule l’une d’entre elles est arrivée dans le délai de 24 heures : « Je serai la seule femme. C’est un grand honneur pour moi de me joindre au groupe, car le vélo a participé à sa manière à l’émancipation de la femme. »
Motivée par le plaisir et l’envie de faire partager sa passion : « nous n’avons pas d’objectif de vitesse, ni de temps, nous pédalons pour l’histoire et pour faire vivre et présenter ce patrimoine auquel appartiennent nos machines de musée. » D’ailleurs vous l’avez peut-être déjà croisée le long de la Loire lors de ses entraînements ?
Marie-Zélie Cupillard