Une nouvelle école ouvrira ses portes à la rentrée de la Toussaint. Située à Olivet, cette structure alternative laissera les enfants de 3 à 16 ans vivre à leur rythme, favorisant ainsi leur créativité, le tout dans la cogestion et la responsabilité. Sébastien Drouet
Claire Lenglet n’arrive pas de nulle part. La directrice de l’École des Élans C (comme cogestion, créativité), qui ouvrira à Olivet après les vacances de la Toussaint, était auparavant institutrice de CM1-CM2, poste qu’elle a occupé pendant des années à Saint-Pryvé-Saint-Mesmin : « Je me suis rendu compte que dans une classe, on ne pouvait répondre à l’attente de chacun. Il fallait que je trouve un cadre pour que chaque enfant évolue à sa façon, à son rythme. »
Ce cadre, c’est le grand parc du Rondon et les anciennes écuries transformées en salles d’activité (4 + 1 cuisine), où les enfants et les jeunes, de 3 à 16 ans, vont vivre ensemble et à longueur de journée (8 h 30/10 h-16 h 30). Le cadre, c’est aussi le projet pédagogique que Claire Lenglet a mis six ans à mûrir. Car pour évoluer librement, il faut des structures solides permettant à chacun de s’exprimer dans le respect des autres : « Tous les âges seront mélangés dans une classe unique. Les enfants, au nombre d’une trentaine pour deux encadrants, dont une enseignante bilingue français-anglais, vont faire leurs apprentissages en vivant ensemble, les petits profitant des savoirs des grands, ces derniers consolidant leurs compétences auprès des plus jeunes tout en exerçant leur responsabilité et en augmentant leur confiance en eux. Si conflit il y a, il sera réglé par un conseil, à qui il faudra remettre un rapport, ce qui nécessite de savoir écrire, rédiger. Pour calculer les budgets, il faudra faire des maths. » Une grande place sera laissée à la musique, au théâtre, à la création d’une web radio… Tout sera possible, du moment que ce soit préparé et accepté par l’ensemble du groupe. Et bien sûr, pas de notes, pas d’évaluations… sauf si les enfants le demandent !
Coût non négligeable
Mêlant les méthodes Montessori et Freynet, Claire Lenglet, très influencée par la lecture des Libres enfants de Summer Hill, doit toutefois respecter des obligations, notamment le socle commun des connaissances. À 16 ans, un jeune doit avoir des bases ; l’École des Élans C sera d’ailleurs inspectée annuellement : « Nous devrons montrer que les élèves progressent. » Pas de problème pour la directrice, qui n’est pas en froid avec l’Éducation nationale : « J’aimerais revenir sous contrat dans 5 ans. Tôt ou tard, nous réintègrerons le système. J’ai seulement voulu en sortir pour mieux y revenir. » Un retour désiré en premier lieu pour une raison financière : L’établissement étant hors contrat, il en coûtera 400 Ä/mois pour un élève, une somme qui serait divisée par deux si l’école était sous contrat avec l’État, puisque c’est lui qui, dans ce cas, paie les enseignants. « Dans la filière classique, il y a aussi des coûts si l’enfant fait de la phobie scolaire », rappelle Claire Lenglet qui, si elle ne réserve pas son école aux enfants à problèmes, accueillera cependant quelques jeunes ayant des troubles autistiques ou dyspraxiques, qui ont généralement du mal à trouver un endroit adapté…
07 67 80 30 93 – sur Facebook : École des Élans C
En plein boom
En septembre 2017, les écoles publiques françaises ont accueilli 30 000 élèves de moins qu’à la rentrée 2016, tandis que les écoles privées en ont gagné 7 000, dont 5 000 dans le privé hors contrat. Celui-ci a enregistré une hausse des effectifs de 15 %, même si les écoles hors contrat accueillent moins de 1 % des enfants scolarisés. Cette progression, observée depuis 2010, s’est accélérée ces trois dernières années.