Dans le monde, une femme sur trois est victime de violence physique ou sexuelle, la plupart des actes étant commis par le partenaire intime. Pour alerter les consciences, la Journée internationale contre les violences faites aux femmes sera célébrée le 25 novembre. À Orléans et dans le Loiret, les femmes violentées peuvent se tourner vers un dispositif mis en place à leur intention. Sébastien Drouet
En France, chaque année, 223 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur ancien ou actuel partenaire intime (mari, concubin, pacsé, petit ami…). Et encore, ne s’agit-il que d’une estimation minimale fournie par le site officiel stop-violences-femmes.gouv.fr.* Les violences, qui constituent, selon leur gravité, un crime ou un délit, punis de peines aggravées lorsqu’elles sont commises par le conjoint ou l’ex-conjoint, revêtent un grand nombre de formes, que nous ne percevons pas forcément : verbales (cris, insultes, hurlements, menaces, interdictions, ordres), psychologiques (mépris, dénigrement de la personne, chantage, ignorance de la présence de l’autre), physique (crachat au visage, gifle, cheveux tirés, bousculade, secousse, blessure, menace avec une arme, enfermement, contrôle des déplacements), économiques (opposition à l’accès à l’argent du ménage, exigence de comptes au centime près, refus de toute dépense pour l’entretien personnel de la femme, confiscation de son salaire, entrave au travail), sexuelle (viol, sexualité forcée accompagnée de brutalités physiques, contrainte à subir des situations non choisies), administratives aussi (privation des documents administratifs pour réduire ou interdire toute démarche de changement de situation)…
Ne plus être seule
Orléans n’est pas épargnée par ce fléau qui touche, soulignons-le, tous les milieux sociaux : depuis janvier, 363 situations de femmes victimes de violences ont été prises en compte par le Lieu d’Accueil et d’Écoute (LAE), fruit d’un partenariat entre le Centre d’Information pour le Droit des Femmes (CIDFF) et l’Association interdépartementale pour le Développement des Actions en faveur des Personnes Handicapées et Inadaptées (Aidaphi).
Le LAE s’adresse aux femmes victimes de violences conjugales, à leurs proches (amis, familles), aux partenaires associatifs et institutionnels rencontrant des femmes victimes de violences. Cette structure vise la protection des victimes, et garantit à ce titre un accueil anonyme et gratuit, en journée.
À Orléans, dans un immeuble vaste et confortable**, propice au repos et à la discussion, les femmes, entendues par une équipe de professionnels formés à ces questions (juristes, psychologues, travailleurs sociaux), sont amenées à révéler une situation de violence, à rompre l’isolement et le silence.
Leur accueil peut s’effectuer de différentes manières : de jour, sans rendez-vous, dans le cadre d’un entretien individuel ou collectif, le mardi de 9 h à 16 h 30 et le mercredi matin de 9 h à 12 h ; ou bien sur rendez-vous ou par téléphone toute la semaine. À partir de là, les demandeuses sont, le cas échéant, conseillées, orientées vers les dispositifs, associations et services adaptés à leur situation.
INFOS
Pour tout contact préalable : 02 38 52 10 10 – lae@aidaphi.asso.fr
* Autre chiffre : en 2014, 118 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon.
** L’association nous a demandé de ne pas divulguer son adresse. Précisons que des antennes existent à Montargis, Gien et Pithiviers.