Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

Voisins, on peut s'aimer !

Vive la rue de la Pellerine libre !

 

S’il fallait identifier un petit village d’irréductibles voisins au cœur de la cité johannique, il se situerait sans aucun doute entre les rues de la Pellerine, Gaston Couté, Château Gaillard, Bellebat et Bleue…

 

Tout est parti de Momo ! » C’est à l’unanimité que les voisins de la rue de la Pellerine désignent le coupable de cette ambiance de quartier… Mais certains rajoutent qu’Anne et Billy y sont aussi pour beaucoup ! À l’origine, trois familles se connaissent et se reçoivent, l’atelier de poterie du bout de la rue réunit les enfants ; il n’en faut pas plus pour tisser des liens croisés entre les petites maisons. On est alors au début des années 2000 et la principale activité du quartier voit le jour : l’apéro des voisins. La date de la manifestation officielle est en mai, tant pis, celle dans la rue de la Pellerine aura lieu chaque année en septembre. L’esprit un brin rebelle est déjà là !

Une joyeuse bande de voisins

Rapidement, les voisins obtiennent la fermeture de la rue pour la journée et déroulent leur banquet réunissant jusqu’à 60 convives. « La Pellerine de César », « Apéro-Troc », « Théatre et scénettes », « Apérolympiques »… L’événement se thématise et prend des proportions hollywoodiennes quand un véritable film est tourné dans lequel chaque voisin tient un rôle. La bonne humeur est toujours de mise, tout comme la solidarité. Adeline souligne : « On est très attentifs quand les voisins sont absents. On arrose les jardins, on nourrit les animaux aussi. Les enfants vont quasiment tous à la même école, alors on organise des pédibus. » Le brassage générationnel prend ici tout son sens ; le dernier arrivé, Paulin, n’a que trois mois quand l’aîné, Gérard, flirte avec les 80 ans.

 

Unis pour préserver leur bien-être

Comme parfois, c’est une mauvaise nouvelle qui a soudé les relations entre voisins : le projet de construction d’un immeuble. Une pétition est lancée et la pression est mise. Victoire : la mobilisation a permis de réduire l’immeuble d’un étage. Jérémy se dit très attentif aux questions patrimoniales : « Nous allons faire une veille des terrains à vendre pour éviter que cela se reproduise. » Mais pour garder l’âme du quartier, le combat est de tous les instants. Les voilà d’ailleurs repartis sur un nouveau front.

 

Le réel plus que le virtuel

Air du temps oblige, un blog a été créé, l’objectif étant d’échanger toujours plus. Loïc, le pompier, y avise qu’il viendra bientôt pour les calendriers, Mélanie et Benoit préviennent du passage de leur maison à la télévision. Quelqu’un a mis une petite annonce pour un gilet perdu, une autre personne informe qu’une chaise a été trouvée dans la rue… Même l’inventaire général des outils de jardin est en ligne pour constituer un GAEC ! Mais aux dires de l’administrateur, le bouche-à-oreille resterait le moyen de communication préféré des habitants du quartier de la Pellerine.

Ce qui permet de conclure sur le défaut majeur de ce quartier : il arrive souvent d’en partir en retard pour cause de bavardage inopiné avec les voisins !

 

 

Jamais sans mes voisins

 

Hélène est une « serial neighbor ». Dans son lotissement à l’américaine non clôturé, sa chambre plonge sur la terrasse de Josiane, sa troisième voisine en dix-sept ans. Pourtant, entre elles, pas de promiscuité.

 

Comment avez-vous fait connaissance ?

HÉLÈNE : En voyant les cartons qui s’amoncelaient devant la maison de Josiane, mon mari et moi avions décidé de les enlever, en attendant le jour du ramassage. Nous sommes alors tombés nez-à-nez avec une petite dame, qui se demandait ce qu’on faisait là…

JOSIANE : J’étais en pleine installation, donc pas très coquette et plutôt gênée de me trouver devant eux comme ça. Finalement, je n’ai pas regretté, car Hélène m’a donné plein d’infos pratiques. Quant à Luigi, mon voisin d’en face, on s’est rencontrés autour d’un aspirateur que je lui avais prêté.

 

Êtes-vous devenus amis tout de suite ?

JOSIANE : Au départ, on se disait juste un petit bonjour, puis Hélène nous a invités pour l’apéritif. Peu importe l’écart d’âge, on a eu le feeling dès le départ. Ensuite, ce sont les petites choses du quotidien qui font qu’on s’attache.

 

Que partagez-vous ?

HÉLÈNE : On se fait des apéros et des dîners, où l’on s’amuse beaucoup. L’autre jour, on s’est mis à jouer au fakir avec un foulard. On s’entraide aussi, on dépose nos clés pendant les vacances, Luigi est allé accrocher les tableaux de Josiane. En réalité, on se voit plus souvent que nos propres familles.

 

Qu’est-ce qui favorise votre bonne entente ?

HÉLÈNE : Je me suis sentie très seule en arrivant d’une autre région. Du coup, j’essaie toujours d’accueillir mes nouveaux voisins du mieux possible. Au nouvel an, je dépose une carte de vœux dans leur boîte aux lettres, je passe un petit coup de fil de temps en temps. Il y a aussi un respect mutuel qui fait que ça se passe bien. Quand Josiane a fait tailler ses haies, ça nous a apporté plus de lumière.

JOSIANE : Le choix du quartier fait qu’on a des points communs dans notre manière de vivre. Et qui sait, les astres ont peut-être joué en notre faveur : on vient de s’apercevoir avec Hélène que nous sommes nées toutes les deux un 4 août, comme Barack Obama d’ailleurs… mais même pour la Maison Blanche, je ne me vois pas
quitter de sitôt mes chers voisins !

 

 

Voisins, une grande famille

 

Bertrand habite depuis 20 ans un immeuble cossu de la Rue de la République. Il y a un mois seulement, il a accueilli à bras ouverts Guillaume, qui venait d’emménager. Ces voisins de fraîche date se sont vite découvert des points communs plutôt saisissants.

 

Comment avez-vous fait connaissance ?

BERTRAND : Très simplement, dans le hall de l’immeuble. Il se trouve que la famille de Guillaume avait un lien de parenté avec la mienne. C’était un pur hasard, mais une vraie surprise.

GUILLAUME : Nos deux familles se connaissaient bien : apparemment, elles faisaient pas mal de choses ensemble il y a une quarantaine d’années. C’est vrai que, tout de suite, cela nous a rapprochés. Cela a accéléré nos relations, et nous a tout de suite mis en confiance.

 

D’autres choses vous rapprochent-elles ?

GUILLAUME : Bertrand a déjà pas mal voyagé, et moi aussi ; d’ailleurs, je travaille encore la moitié du temps à Hong Kong. Je crois également qu’il aime bien tout ce qui est vin et bonne chère…

BERTRAND : C’est sûr, ça va créer des liens plus étroits.

GUILLAUME : D’ailleurs, il faudra que l’on parle « restau » prochainement…

 

D’après vous, quelles sont les limites à respecter lorsqu’on est voisins ?

BERTRAND : Le respect de l’intimité d’autrui, sans qu’il y ait pour autant de règles strictes préétablies.

GUILLAUME : C’est du bon sens, une question de courtoisie. Mais c’est comme dans un bureau : quand vous voyez qu’un collaborateur est occupé, vous n’allez pas le déranger.

 

Dans un immeuble comme celui-ci, entretenir des relations de bon voisinage donne-t-il l’impression d’habiter dans une grande maison ?

BERTRAND : Je me rappelle d’une voisine qui, à chaque Noël, laissait un petit cadeau sur le pallier pour les enfants… Alors je répondrais oui, d’autant plus que l’immeuble se rajeunit. Auparavant, il y avait beaucoup de personnes âgées, des cabinets de professions libérales. Et puis il y aussi la gardienne, qui reste le lien commun à tout l’immeuble.

Vous êtes-vous déjà rendu service ?

BERTRAND : Oui, Guillaume part à Hong Kong la semaine prochaine, je lui ai demandé de me rapporter deux portables dont j’ai besoin. Sinon, je lui ai aussi indiqué des adresses à Orléans, et notamment une superbe crêperie pas très loin de chez nous.

 

Que partagez-vous ensemble ?

GUILLAUME : On se croise deux-trois fois par semaine, on discute, on prend des nouvelles. On s’échange quelques trucs, quelques conseils.

BERTRAND : J’ai une bonne cave, aussi… L’idée, c’est de partager les bonnes choses du moment, mais aussi des goûts. C’est important de se créer un micro-climat. Et puis, boire une bonne bouteille en étant accompagné, c’est mieux que tout seul !

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