Animateur du milieu culturel à Orléans depuis une dizaine d’années, il est désormais à la tête d’une galerie de photos.
Encore quelques jours, et il en aura sûrement fini de son marathon médiatique. Le 3 décembre dernier, l’ouverture de la galerie Yellow Korner a fait, il est vrai, l’effet d’une petite bombe. « Stressé de nature », Yannick Ferretti a accueilli sa déflagration comme une bonne nouvelle. Avant Noël, le public a lui aussi répondu à l’appel, à tel point que le sol du premier étage de la galerie doit être changé ! Mais après tout, ce buzz à l’échelle locale a prouvé à Yannick Ferretti qu’il avait vu juste au moment de se lancer dans l’aventure : « Depuis 10 ans, je vois que les gens, ici, adorent la culture. Au Louvre, par exemple, j’ai régulièrement croisé des Orléanais ! »
Il n’avait certes pas besoin de monter à Paris, d’où il est arrivé après plusieurs années passées comme cadre à la FNAC, pour s’en rendre compte. Car durant plus d’une décennie,, il a pu mesurer, en tant que gérant du magasin Harmonia Mundi, le degré d’appétence des Orléanais pour la musique et les livres. Il en a tiré, aussi, le sentiment urgent qu’il fallait ouvrir la culture à tous les publics : « C’est peut-être à cause de mes origines transalpines… En Italie, la culture n’est pas un moyen de se démarquer : c’est une nourriture.
Des gens modestes peuvent y parler de Michel-Ange. »
« On peut faire du commerce avec la culture »
Décloisonnement, oui ; nivellement, non. « Pour moi, l’exigence n’est pas un gros mot, rappelle-t-il. On peut démocratiser sans tirer vers le bas. » Preuve à l’appui : sa présidence de l’association Fortissimo, fonction qu’il a lâchée aujourd’hui (« je ne suis pas mégalo »), lui a offert la possibilité de « faire venir à l’Institut des artistes de renommée internationale » dans le champ de la musique de chambre. C’est avec ce même souci de l’équilibre qu’il a donc accepté de collaborer avec son ami Alexandre de Metz, l’un des fondateurs de Yellow Korner (qui est aussi le parrain de sa fille), pour offrir aux Orléanais le droit de rêver un peu. « On a bataillé, c’est sûr. Mais quand je me retrouve le soir, entouré de toutes ses photos, je me dis que je suis quand même bien… »
Même très occupé, ce nouveau départ va, dit-il, lui donner l’occasion de « repiloter », loisir qu’il avait un peu mis de côté avec le temps. Ainsi pourra-t-il revoler au-dessus de cette terre qui l’a, désormais, complètement adopté. « Les gens ont l’impression que je suis un Orléanais de souche, mais c’est faux ! Bon, cela fait plaisir, parce que cela veut dire que je me suis bien intégré… Je me suis aussi pris de passion pour la Loire, même si, je vous rassure, je n’ai pas oublié la Seine ! » Entre ses différentes activités, ce féru d’histoire médiévale fait enfin part de son bonheur « d’avoir à s’occuper de plusieurs casseroles ». Une assertion que vous n’entendrez sûrement jamais dans la bouche d’un homme politique.
Bio express
23/04/1971 : naissance à Paris
1991 : obtient une licence d’histoire
2002 : arrive à Orléans pour s’occuper de la boutique Harmonia Mundi
03/12/2013 : ouverture de la galerie Yellow Korner, rue de la République