Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

Brique à bras

Depuis 2004, Aymeric De Baudus est à la tête de la seule tuilerie artisanale de Sologne. Une aventure qui dure depuis… cinq générations.

 

À Ligny-le-Ribault, aux portes du Loiret et du Loir-et-Cher, Aymeric de Baudus est l’un des tout premiers pourvoyeurs d’emplois. Pas un hasard : le patron de la tuilerie de la Bretêche est en effet convaincu que « l’un des rôles d’une entreprise, c’est l’intégration sociale ». Les sept salariés du dernier temple de l’argile en Sologne sont donc des villageois du cru. L’un d’eux a même « 39 ans de maison », précise Aymeric, qui perpétue depuis 2004 un héritage familial séculaire. Pensez : le premier de Baudus avait fondé la tuilerie en… 1890 ! Malgré une formation initiale d’ingénieur généraliste – puis une spécialisation dans les… fauteuils roulants – Aymeric a toujours su qu’il reprendrait l’affaire. « C’était un choix, et pas du tout une obligation, assure-t-il. Moi, je suis né dedans. Petit, j’allumais le four le dimanche. » En 2004, il lui a quand même fallu gagner la confiance de ces salariés qui l’avaient connu haut comme trois pommes. Depuis, il gère l’entreprise de manière presque « trop paternaliste », dit-il, en respectant des traditions de fabrication artisanale, comme la cuisson au bois, tout en apportant des innovations nécessaires. « Aujourd’hui, nous faisons 80 % de sur-mesure », affirme-t-il. La tuilerie a ainsi oeuvré (et oeuvre toujours) sur des chantiers prestigieux, comme à Versailles ou Chaumont-sur-Loire, mais a aussi posé ses jalons à Orléans. L’hôtel Groslot, le tribunal administratif, ou le carrelage du Campo Santo portent ainsi le sceau de la Bretêche. Et il se pourrait que le futur chantier de la rue des Carmes n’échappe pas à son influence… À 40 ans bientôt, Aymeric de Baudus évite encore de trop penser à l’avenir. Bien que sans « descendant » pour le moment, il confie que vendre la tuilerie à un acheteur extérieur lui « ferait mal ». Heureusement, l’un de ses neveux semble s’intéresser aux briques solognotes. Mais il n’a encore que 10 ans…

 

Ce qui le fait rire

« Je ris tous les jours. Je suis plutôt du genre “bon vivant” : je rigole de tout, sauf d’une chose : la bêtise humaine. »

 

Défauts et qualités

« Mon plus grand défaut, c’est mon manque de patience, qui se matérialise peut-être davantage dans ma vie personnelle… Et ma plus grande qualité, c’est mon franc-parler. Une franchise qu’il peut parfois m’arriver de regretter… »

 

Des regrets ?

« Jamais ! C’est comme les remords, je n’en ai pas. Regarder derrière soi, ça ne sert à rien. Et ça ne fait surtout pas avancer le schmilblick… »

 

Sa citation

« Ce n’est pas un héritage lourd à porter, c’est même un grand plaisir »

 

Sa plus grande joie professionnelle

« Le chantier de l’abbaye de Koksijde, en Belgique. Il fallait réaliser 42 modèles de briques différentes en trois couleurs. Mon père me disait que je ne saurais pas faire… Mais on a fait des essais, on a sans doute perdu de l’argent, mais on y est arrivé. Et à la fin, on a ouvert une bonne bouteille… »

 

Et dans 25 ans ?

« Je serai à la retraite, au milieu de mes bois, à la chasse. La Côte d’Azur ? Sûrement pas ! Il y a trop de gens. D’ailleurs, je vais en vacances là où il n’y a pas de monde : au fin fond de la Thaïlande, par exemple… »

 

Bio express

24/06/1975 : naissance à Orléans

2000 : obtient son diplôme d’ingénieur généraliste

2004 : rachète la tuilerie de la Bretêche à son père.

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