Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

LE GÉNIE DE CLAIRE

DÉCOUVERT DANS LE CADRE DE SES ÉTUDES ARTISTIQUES, LE CIMENT N’A PLUS QUITTÉ CLAIRE BORIS. C’EST AVEC CETTE MATIÈRE, ADDITIONNÉE À DU SABLE DE LOIRE, QUE LA SCULPTRICE COMPOSE, DE MANIÈRE TRÈS PHYSIQUE, LES SILHOUETTES FINES ET EXPRESSIVES DE SES PERSONNAGES.

Le jardin de la belle demeure de famille, à Saint-Ay, se présente comme une galerie à ciel ouvert. Dehors, habilement disposées, les sculptures représentant des animaux, des silhouettes, font corps avec l’environnement. Certaines s’enfoncent dans la terre, la couleur du ciment évolue en fonction du temps. Du ciment, oui. C’est la matière choisie par la sculptrice Claire Boris dès qu’elle l’a découverte, dans le cadre de ses études aux Beaux-arts de Paris. « Ce qui m’a plu, c’est de pouvoir travailler de grandes dimensions, déclare l’artiste. De pouvoir faire des sculptures à ma hauteur, même si j’en crée des plus petites et, depuis peu, des moyennes. Quand je fais l’armature, je la prends à bras-le-corps pour bien sculpter l’attitude. Aux Beaux-arts, j’ai touché d’autres techniques, mais j’ai aimé la façon de travailler le ciment, le contact avec la matière, que je mélange à du sable de Loire. » Une démarche physique : Claire a été contrainte, à un moment donné, de rester alitée pendant six mois à cause de problèmes de dos, à force de porter des charges de 50 kg !

LE STYLE CLAIRE BORIS

Une méthode qui l’oblige aussi à œuvrer en bleu de travail, à découper des plaques de grillage avec de grosses tenailles, à casser au marteau pour obtenir la forme voulue. « Tous les jours, je monte le ciment, dit-elle. Il doit prendre dans l’eau pour ne pas fissurer. Il faut attendre chaque fois qu’il durcisse avant de poursuivre. Une sculpture nécessite deux mois d’efforts. »

Une technique particulière, donc, et des formes qui ne le sont pas moins. Les silhouettes inventées par Claire Boris sont propres à elle, longilignes, avec un chapeau, dans une attitude en rapport avec le voyage, la lecture, ou encore la lutte contre le vent : « Je ne mets pas de nez, ni d’yeux, car on devine le regard au port de tête. » Une absence de visage qui n’empêche pas les acheteurs de s’approprier les œuvres. « Les gens leur donnent des prénoms, sourit la sculptrice. Il y a dans mes sculptures un petit truc qui les attire, une allure qui leur rappelle une personne proche. »

Claire se partage entre Saint-Ay, dans son atelier avec vue sur jardin – ce qui la fait rêvasser – et Vitry/Seine, près de Paris, où ses ados sont scolarisés et où elle occupe un autre local, dans un ancien hangar. Mais ses œuvres s’exportent bien au-delà de ces deux localités : elle expose souvent en Normandie, sur la Côte d’Azur, à Lyon, dans le Lubéron… À Orléans, deux de ses sculptures, installées depuis le Salon des arts et des jardins, sont visibles au parc floral de la Source jusqu’en septembre, tandis que son atelier de Saint-Ay est ouvert deux fois par an à l’occasion de la Route des ateliers (prochaine édition les 26 et 27 novembre). Avant cela, les 8 et 9 octobre, l’une de ses sculptures sera offerte à l’heureux détenteur ou l’heureuse détentrice d’un billet gagnant acheté dans le cadre du Marché des arts du Campo Santo, organisé par « A comme Art ». Un petit personnage en train de remettre son écharpe dans le vent…

BIO EXPRESS

19/07/1969  naissance à Paris

1987-1992  Beaux-arts de Paris

OCTOBRE 1997 exposition à Rouen 2009  expo à l’église  de Beaugency

MAI-JUIN 2015  galerie Courcelles, à Paris (et à partir d’octobre prochain)

 

www.lemarchedesarts.blogspot.com

www.claireboris.com

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