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Port du masque on fait le point

Grand sujet de préoccupation durant des semaines, le masque, bien qu’accessible à tous désormais, continue d’interpeller. Notamment à propos de son utilisation dans la rue. Puisque l’on entend tout et son contraire, Edith a décidé de prendre le sujet en main et d’interroger un spécialiste.

Le sujet du masque n’est pas aussi simple qu’il semble l’être à première vue. Ainsi, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne conseille pas de le porter en cas d’épidémie de Covid, alors qu’elle le fait pour la grippe. Pourquoi ? « Car il est difficile à mettre, y compris pour les soignants qui font des fautes d’asepsie en le touchant », rappelle Éric Drahi, médecin à Orléans. D’où l’importance de le tenir correctement par les élastiques, de se laver les mains avant de l’ajuster et de le déplier jusque sous le menton, de se laver les mains après l’avoir retiré, de le remplacer toutes les quatre heures…

Porter un masque dans la rue, est-ce nécessaire ?

Oui, même si aucune étude ne l’a encore vraiment prouvé. Dans la mesure où l’on émet des gouttelettes (toux, éternuements, postillons) qui vont jusqu’à 1,50 ou 2 mètres maximum, le port du masque est recommandé. Car il faut parer à toute éventualité. « Si l’on se promène à plus d’1,50 m de chaque personne croisée dans la rue, a priori, il n’y a pas de problème, déclare Éric Drahi. Mais est-on sûr de toujours rester en permanence à cette distance de toutes les personnes dans la rue ? Ou, en cas d’attroupement soudain, non prévu, moins de quelques minutes à leur contact ? »

Le masque diminue-t-il la diffusion de l’épidémie dans la population ?

Il n’y a pas d’étude spécifique sur ce sujet, sauf à Hong-Kong et Taïwan, mais où d’autres mesures étaient prises en parallèle (distanciation, dépistage, traçage). « Sans doute, le port du masque systématique dans la rue pour tout le monde a limité la diffusion de la Covid dans ces pays. » D’autre part, les passionnés d’urbanisme apprendront avec intérêt qu’il y a plus de cas à New York, où l’architecture est verticale, qu’à Washington, plus horizontale.

Quels sont les masques les plus efficaces ?

Les FFP2 (en bec de canard) filtrent 98 % des particules de la taille du virus. Ils sont recommandés pour les soignants, afin qu’ils se protègent.

Les masques chirurgicaux, eux, au départ, ont été conçus pour protéger les patients. Ils filtrent 95 % des particules. « Des études dès la fin du XIXe siècle ont montré qu’il y avait moins d’infection des plaies lorsque les chirurgiens portaient des barrages en coton pendant les opérations. »

Les masques en tissu, faits artisanalement, ont quant à eux un pouvoir filtrant qui diffère selon la qualité des tissus utilisés. « Il faut pour bien faire deux couches de coton et une couche de soie ou d’un tissu aux propriétés électrostatiques qui maîtrise la diffusion du virus. »

Si les FFP2 sont si efficaces, c’est aussi parce qu’ils sont étroitement ajustés au niveau du visage, à la différence, bien souvent, des masques faits maison. Vous avez de la buée sur vos lunettes ? C’est que votre masque n’est pas top… « On diminue de 50 % leur efficacité s’il y a des interstices au niveau du nez », indique Éric Drahi. Et la visière ? « Elle protège des gouttelettes qui arrivent directement, pas de celles qui arrivent indirectement. Ça ne remplace pas le masque. » Le mieux ? C’est encore de garder ses distances !


Sébastien Drouet

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