Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

Anong n’achète plus de composants, mais des pinceaux !

« Si tu n’as pas risqué, tu n’as pas vécu », disait sœur Emmanuelle. Forte de ce principe, Anong Lopes a pris le risque de quitter un emploi à responsabilités pour vivre son rêve d’enfance : être artiste. Sébastien Drouet

Originaire du Laos, née au Cambodge à une époque troublée, Anong arrive en France avec ses parents en 1980. On devine l’importance pour ces derniers des études et de la réussite sociale des enfants. Leurs espoirs ne seront pas vains : la jeune Anong obtiendra un DUT de gestion et logistique des transports à Chartres. « J’ai exercé dans le domaine des achats durant une vingtaine d’années, dont dix chez John Deere (Saran). J’étais acheteuse tactique, en interaction avec plusieurs services, l’ingénierie, l’approvisionnement, la qualité. J’achetais des composants. » Du haut niveau donc. Mais… il y avait un « mais ». « J’avais l’art dans mon cœur depuis l’enfance, mais il était enfoui, avoue Anong avec poésie. Enfouis la peinture, le dessin, la danse, le théâtre, plus généralement tout ce qui touche à la création. Je créais des vêtements pour mes poupées, mais c’est tout. J’avais écouté mes parents… » À Saran, Anong se lasse. Un travail monotone et l’impossibilité d’évoluer ont raison de sa motivation : « Je voulais quelque chose d’épanouissant, qui fasse aimer la vie. » Un bilan de compétences en 2014 la convainc de faire le grand saut – autrement dit, de quitter l’entreprise à la faveur d’une rupture conventionnelle – pour embrasser plus qu’une nouvelle activité : une nouvelle vie.

Transformation intérieure

Avant cela, c’est un long travail sur elle-même qu’Anong a effectué, seule, pour se connaître parfaitement avant d’explorer une autre voie. Le tout avec l’assentiment de monsieur, ingénieur-informaticien qui avait quelques années auparavant quitté son métier pour pratiquer la médecine chinoise ! « L’ambiance du bureau lui manquait, il y est finalement retourné », sourit notre interlocutrice, ravie que David ait compris la volonté de sa femme de vivre à son tour sa passion à fond. Mais cette dernière a bien réfléchi à sa reconversion. Avant de devenir artiste peintre et sculptrice, ce qu’elle est actuellement, Anong a suivi une formation en design objet à l’Atelier du savoir-faire d’Orléans, son premier projet qu’elle entend mener à bien plus tard. En, clair, il s’agirait de reporter sur des objets ses propres peintures ou sculptures.

En attendant, Anong manie le pinceau à Sandillon et aux arts libres, à Orléans, histoire de ne pas être isolée : « J’ai vraiment commencé il y a un an et demi. » Le changement est spectaculaire, du moins le ressent-elle ainsi : « Je suis plus sereine, en paix avec moi-même. J’ai extériorisé ce qui était en moi. Les couleurs me représentent, l’élégance, la joie. »

Anong, qui travaille en s’inspirant de photos d’oiseaux ou de personnages (de belles Japonaises notamment), voire de personnalités (Marilyn Monroe est sur le chevalet, dans son salon), vend ses tableaux originaux, mais elle les reproduit aussi sur des toiles, des cartes, des marque-pages. La femme d’affaires n’est pas loin !

06 63 63 64 71 – Œuvres en vente sur www.artmajeur.com

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