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« Arrêt demandé » veut passer la vitesse supérieure

En France, une centaine de bus et de cars, normalement destinés à la destruction, sont conservés par des passionnés. Onze d’entre eux appartiennent à une association olivetaine qui a pour vocation de chouchouter ce patrimoine roulant, ces véhicules qui servent aussi à transporter nos souvenirs de jeunesse… Sébastien Drouet

 

La nostalgie se niche parfois là où on ne l’attend pas. Dans les bus et les cars, par exemple, qui nous conduisaient, enfants et ados, à travers la campagne ou la ville, jusqu’au collège ou vers les lieux de rendez-vous avec les copains. C’est justement sur cette vague que surfe l’association « Arrêt demandé », créée en juin 2003. « L’idée est de préserver du matériel roulant, principalement des bus et des autocars d’Orléans et de sa région », explique Douchko Petrovic, le président. Des véhicules qui, généralement, après un bon million de kilomètres et 15 à 20 ans de vie, sont tout simplement voués à la destruction. Un crève-cœur pour Douchko et la quinzaine de passionnés regroupés au sein de l’association « Arrêt demandé ». Même s’ils ne peuvent prendre sous leurs ailes tout ce qui est obsolète, il s’agit, au moins, de prendre soin des modèles plus ou moins anciens qu’on leur donne ou qu’ils acquièrent moyennant l’euro symbolique. Ce qui signifie les faire rouler, les repeindre, les réparer… Pour les entretenir, l’idéal serait d’avoir un local, les bus étant actuellement au dépôt Keolis de Saint-Jean-de-Braye, en extérieur, où ils s’abîment : « Nous avons 11 véhicules à ce jour, dont un Chausson des années 60 que nous venons tout juste de récupérer. Six sont aptes à rouler. » Un succès, alors qu’ « Arrêt demandé » a failli stopper net ses activités…

« Il fallait faire nos preuves »

« Nous avons vécu une année 2011 très compliquée, déplore Douchko Petrovic. Auparavant, nous récupérions des bus, nous les stockions, mais l’activité était restreinte… » Au moins les avaient-ils sous les yeux. En 2011, le délégataire des transports urbains a changé, et l’association s’est retrouvée sans ses deux fleurons, le fameux Chausson et un bus anglais partis avec l’ancienne direction. « On a rencontré le nouveau délégataire, rappelle Douchko, on a discuté, notamment de la possibilité d’accéder aux ateliers pour nous occuper du parc. Il fallait faire nos preuves,
et ça a marché. »

Petit à petit, les chauffeurs ont organisé des balades, les bus ont été vus, et de nouvelles personnes ont rejoint le groupe qui fonctionne sans subvention, sur ses fonds propres. Récemment, Facebook s’en est mêlé. « Nous communiquons beaucoup par ce biais, explique le président. Les Orléanais nous suivent et nous recueillons régulièrement 1 500 à 2 000 likes sur une seule photo ! »

Il reste encore pas mal à faire avant d’atteindre les nouveaux objectifs, à savoir des balades accessibles au public, en été ou dans le cadre des Journées du patrimoine. Pour l’instant, « Arrêt demandé » expose ses petits trésors mécaniques lors de grandes manifestations ou les loue pour des événements privés. Mais cela nécessite une savante organisation, et la disponibilité des chauffeurs…

Sur Facebook : @AssoArretDemande

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