Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

Catherine Pautigny, « biblioptimiste »

Catherine Pautigny biblioptimiste Edith

Catherine Pautigny est responsable de la bibliothèque municipale de La Ferté Saint-Aubin depuis bientôt quatre ans. Un métier qui ne consiste pas qu’à classer des bouquins dans les rayons ! Surtout qu’elle le pratique d’une manière toute personnelle… Sébastien Drouet

Son métier

« On a encore la vision du bibliothécaire, puits de sciences, pas très aimable, qui passe son temps à réclamer le silence, sourit Catherine. Mais aujourd’hui, ce sont des gens extrêmement polyvalents, il y a une gestion de projet derrière, ce n’est pas simple. » Les bibliothèques sont devenues des endroits plus vivants qu’autrefois, où les gens peuvent déposer leur fardeau. Le bibliothécaire est à l’écoute, avec le livre comme intermédiaire : « Ce dernier nous permet de tisser une relation avec le lecteur tout en n’empiétant pas sur sa vie privée. Plus généralement, le livre permet de mieux comprendre la société, d’ouvrir les vannes de notre imaginaire et de nous reconnecter à nous-mêmes. »

Son parcours

« Quand j’étais petite, déclare Catherine, je n’avais pas ce qu’il fallait au niveau affectif, mais les livres ont toujours été là pour moi. » Après un bac B (éco), en 1990, notre interlocutrice a suivi les classes prépas littéraires au lycée Pothier, avant de décrocher une maîtrise : « J’ai hésité entre l’enseignement et la bibliothèque, j’ai choisi celui où les gens sont déjà convaincus ! » Elle passera quinze ans à la bibliothèque d’Olivet, jusqu’à son arrivée à La Ferté Saint-Aubin : « En 2015, cela a été un changement de vie car je suis devenue responsable d’une structure, à la tête du projet d’établissement. La bibliothèque de La Ferté Saint-Aubin fonctionnait bien, mais sur un modèle du XXe siècle. Avec mes trois collègues, on l’a fait entrer dans le XXIe, techniquement mais aussi au niveau de la programmation. Si on ne se contente que de mettre des livres à disposition, on n’attirera pas beaucoup de nouveaux usagers. »

Sa « touche » perso

« J’ai organisé un espace zen, avec des activités zen gratuites animées par des thérapeutes, des naturopathes. » Dès lors, les curieux affluent. C’est le premier pas avant de s’inscrire et d’emprunter des livres. « Aujourd’hui, on a presque 3 000 adhérents (plus de trentenaires et quadragénaires que de seniors), trois fois plus qu’à mon arrivée. » Pas besoin toutefois d’être adhérent pour les rendez-vous zen, une inscription suffit. Et ce n’est pas tout : « Parallèlement, je me suis formée à la bibliothérapie créative, et je propose des siestes poétiques et musicales dans une atmosphère parfumée aux huiles essentielles. Des lectures d’une petite heure accompagnées par une violoncelliste, tandis que les gens sont allongés sur les matelas. Ensuite, on échange devant une infusion. » Sympa, le XXIe siècle !

bibliotheque.lafertesaintaubin.com

Une « Nuit de la lecture » remarquée

La « Nuit de la lecture », telle qu’elle a été organisée à La Ferté Saint-Aubin en janvier 2017, a été distinguée « manifestation la plus originale de France » par Livres-Hebdo. « Nous avions proposé aux familles une déambulation insolite, le soir, dans la bibliothèque, se souvient Catherine. Pour faire découvrir les arcanes de cet endroit, les réserves, là où les gens ne vont jamais, tandis qu’on lisait des extraits de livres à voix haute. Après un spectacle interactif en 2018, c’est une compagnie qui est venue assurer l’animation en janvier dernier », rappelle Catherine, par ailleurs membre de la Ligue des Optimistes de France.

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