Le magazine féminin des Orléanaises (depuis 2010)

Les Héritières

en bref

Date de sortie : le 28 novembre

Réalisateur : Marcelo Martinessi

Avec :
ANA BRUN
MARGARITA IRÚN
ANA IVANOVA

 

 

Le pitch

Asuncion, Paraguay. Chela, riche héritière, a mené la grande vie pendant 30 ans avec Chiquita. Mais au bord de la faillite, elle doit vendre tous ses biens et regarde Chiquita, accusée de fraude, partir en prison. Alors qu’elle n’a pas conduit depuis des années, Chela accepte de faire le taxi pour un groupe de riches femmes âgées de son quartier et fait la rencontre de la jeune et charmante Angy. À ses côtés, Chela prend confiance en elle et cherche à ouvrir un nouveau chapitre de sa vie.

Deux questions au réalisateur

Vous avez réussi à réunir un ensemble incroyable de personnages féminins. Comment avez-vous trouvé vos actrices ?
Les deux actrices principales ainsi que le groupe des femmes plus âgées ?

Plus que le casting, je discute avec les gens, j’apprends à mieux les connaître et je découvre si je suis capable de travailler avec eux. Ce processus était crucial pour Les Héritières. Nous avions besoin de femmes qui puissent naturellement bouger, parler et s’adresser les unes aux autres avec certains codes sociaux difficiles à imiter. Je ne voulais pas que les actrices interprètent des personnages trop loin de ce qu’elles sont. Mon rôle était de les guider à travers des situations spécifiques et ensemble nous avons découvert cette nouvelle femme qui était déjà en elles et nous l’avons fait sortir. Je connais si peu les méthodes d’« acting » et j’ai tellement peur de les utiliser dans mon travail que tout ce que je voulais, c’était connaître au mieux les actrices et répéter autant que possible. Plus pour mon propre besoin que pour le leur.

Vous racontez l’histoire de femmes âgées, un groupe rarement représenté au cinéma. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet attachement personnel à une étape de la vie que vous n’avez pas encore connue ? En quoi cette génération est-elle importante pour vous ?

Je suis né au Paraguay dans les années 1970, et nous sommes les enfants d’une génération perdue. Le militaire qui a pris les pleins pouvoirs dans le pays en 1954, a imposé le culte de sa personnalité, a interdit les livres, torturé et assassiné des jeunes gens ou les a envoyés en exil. Il est resté au pouvoir jusqu’en 1989.

Nos parents, ceux qui sont restés au pays, ont dû passer leur jeunesse sous l’ombre d’un régime qui ne leur permettait pas d’être eux-mêmes. Leurs meilleures années ont été façonnées par la peur et une génération, naturellement, a tendance à reproduire ses valeurs et ses modèles. Ces femmes, sans être coupables, sont le produit d’une époque que nous pensions révolue. Mais l’histoire récente nous montre que ce n’est pas le cas. C’est pourquoi il m’intéresse de les voir explorer cet univers qui reste encore pour moi un mystère. J’ai vu des personnages de femmes appartenant à cette classe sociale, souvent filmés de manière caricaturale au cinéma. Mais j’ai grandi en me cachant derrière les portes ou sous les tables pour entendre leurs conversations. J’ai donc essayé de les représenter de façon plus intime et avec curiosité tout en étant totalement conscient de ne jamais pouvoir les comprendre pleinement.  

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