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L’origine 
des phobies

 

Nos phobies semblent trouver leur origine dans une combinaison de facteurs physiologiques et psychiques…
Les phobies empoisonnent l’existence d’un grand nombre de personnes.
Si les avis sur l’origine de ces troubles restent partagés, plusieurs pistes explicatives sont aujourd’hui avancées… avec prudence !

Ce qu’est une phobie…

La phobie, du grec phobos, « peur morbide », est la peur excessive ressentie par un sujet en présence d’un stimulus dit « phobogène ».
Plusieurs paramètres circonscrivent assez précisément ce trouble :
• Crainte excessive à la seule vue, voire même à la simple idée de l’objet ou de la situation redoutée.
• Malaise profond pouvant aller jusqu’à la crise de panique en cas d’exposition à l’élément phobogène.
• Conscience du caractère irrationnel de la peur chez l’adulte (l’enfant phobique n’a en revanche pas nécessairement conscience de cette dimension).
• Évitement obsessionnel pouvant occasionner une gêne réelle dans la vie quotidienne et professionnelle du sujet…

Et ce qu’elle n’est pas !

Par leurs manifestations, certaines phobies peuvent être proches d’autres troubles distincts :
Le trouble panique : cette crise de panique subite, survenant sans menace extérieure apparente, dure une dizaine de minutes. Expérience terrifiante, ce type de crise pousse beaucoup de sujets à éviter par la suite les conditions dans lesquelles la première crise est survenue.
L’état de stress post-traumatique (ESPT) : cet état d’anxiété sévère est lié à un événement traumatisant. En présence de certains stimuli, la personne déclenche une réaction de panique. On parle alors de peur conditionnée. L’ESPT se rencontre fréquemment chez les vétérans de guerre ou chez les victimes d’accident de la route.
Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) : ce trouble anxieux est caractérisé par la survenue récurrente de pensées intrusives et obsessionnelles, conduisant le sujet à se livrer à une série de gestes irrationnels appelés compulsions.
Le trouble de l’anxiété généralisé : il s’agit d’un état d’anxiété récurrent et permanent, souvent associé à des crises de panique et à un état dépressif.

Quelques pistes explicatives

Les origines des phobies restent en partie mystérieuses, mais certaines avancées théoriques permettent aujourd’hui de mieux les cerner.
La piste psychanalytique : pour les tenants de la psychologie freudienne, nos phobies résulteraient de conflits psychologiques inconscients et non résolus. Le caractère symbolique de la phobie rendrait l’événement initial à l’origine de la phobie difficile à déterminer.
La piste génétique : il n’est pas rare que les membres d’une même famille partagent les même phobies. La théorie génétique explore donc la piste de l’hérédité. D’autres expliquent ce phénomène par une forme de conditionnement transgénérationnel.
La piste biologique : les phobies s’attachent dans la plupart des cas à des catégories d’objets ou de situations représentant, dans toutes les cultures, une forme de menace. Sang, insectes, obscurité, hauteur, sont autant de signaux correspondant à des situations potentiellement dangereuses pour l’homme qui aurait développé au fil de l’évolution des mécanismes biologiques lui permettant de répondre efficacement à ces stimuli.
La piste prénataliste : une théorie intéressante, développée par l’expert en pédagogie et en communication comportementale Luc Nicon, rattache l’origine de nos phobies à notre histoire prénatale. Les événements vécus avant la naissance seraient déterminants dans l’apparition de nos peurs inconscientes. Dans un ouvrage intitulé Tipi : technique d’identification sensorielle des peurs inconscientes, il explique notamment comment la claustrophobie apparaîtrait à la suite d’un emmêlement du fœtus dans le cordon ombilical, ou comment la phobie des insectes pourrait être liée à la pollution du liquide amniotique par les résidus agglomérés d’un jumeau monozygote décédé.

Phobie sociale ou spécifique

La peur des araignées, des souris, des hauteurs, vous connaissez ? Tous ces troubles sont à ranger parmi les phobies dites spécifiques, c’est-à-dire liées à un objet externe précis et identifié. Formé par la psychologie moderne, le terme de « phobie sociale » désigne les troubles liés à la peur panique d’interagir avec les autres ou d’effectuer certaines actions devant d’autres personnes. Peur de s’exprimer en public, de rougir, de se montrer…, autant de troubles assimilables aux manifestations d’une timidité pathologique.

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